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Comment réinventer nos systèmes d’éducation?
Par Youssef Gaboune
Copyright 2014






1- Pourquoi la plupart des grandes réformes des systèmes d’éducation n’aboutissent-elles pas ?


2- Est ce que votre système d’éducation opère plus du bourrage de crâne et de la régurgitation d’informations que du développement d'esprits libres, critiques et créatifs? 

3- Comment alors procéder pour réformer un  système d'éducation? Par où commencer?

Commençons d’abord par se poser la question suivante :

4-Quels devraient être les objectifs fondamentaux de l’éducation?















Le professeur John Taylor Gatto, élu meilleur professeur de l’année de la ville de New York 3 années consécutives, et auteur du livre « An Underground History of American Education » définit comme suit les objectifs fondamentaux de l’éducation:

1-  Développer des personnes dotés de solides valeurs morales
2-  Développer des citoyens responsables, 
3- Aider les jeunes à découvrir leurs talents et à les nourrir pour qu’ils contribuent au mieux au progrès de la société. 
Une autre grande question fondamentale se pose avant de chercher à concevoir un nouveau système d’éducation:

Quel genre de citoyens voulons nous produire ?

Les dictatures, les régimes autoritaires, les oligarchies et les ploutocraties, veulent surtout des citoyens obéissants, soumis, travailleurs, consommateurs, qui glorifient et qui ont peur de critiquer ou de défier l’élite dirigeante. 
Ces élites dirigeantes veulent des citoyens uniformes dans leur pensées et passifs par rapport à la gestion de leurs affaires.
De notre côté, nous voulons un système d’éducation qui produise des citoyens honnêtes, responsables, respectueux de leurs congénères et de l’environnement et actifs dans la gestion de leurs affaires. 

Nous voulons des citoyens dotés d’esprits libres et critiques, des citoyens capables de défendre leurs droits civiques et libertés, et de se dresser avec courage moral contre toutes sortes d’injustices. 
Des citoyens qui connaissent leurs devoirs et leurs droits, et qui les exercent pour s’assurer que leurs représentants servent au mieux leurs intérêts et qu’ils puissent les démettre de leurs fonctions s’ils ne donnent pas satisfaction. Nous voulons des citoyens innovants capables de créer des solutions innovantes et durables aux problèmes de la société et de l’environnement.

Comment procéder alors pour construire ce nouveau type de systèmes d’éducation?

Commençons d’abord par identifier quels sont les acteurs principaux et parties prenantes d’un système d’éducation :
  1. 1-  Il y’a les jeunes, au centre de ce système autour duquel gravitent les autres acteurs principaux
  2. 2- Les parents avec leur accompagnement et leurs attentes par rapport à l'enseignement délivré à leurs enfants
  3. 2-  Les professeurs
  4. 3-  Les écoles de formation des professeurs
  5. 4-  La direction des établissements d’éducation (primaire, secondaires et universitaires)
  6. 5-  Les syndicats des professeurs
  7. 6-  L’état avec son ministère de l’éducation et les administrateurs de l’éducation, qui 
    déterminent le curriculum et conçoivent les examens standardisés... 
  8. 7-  Les compagnies et les organisations qui vont embaucher les jeunes après leur 
    graduation 
  9. 8-  Les fondations privées de l’éducation qui peuvent intervenir dans les curriculums, 
    les recherches sur la psychologie éducationnelle, et surtout dans le choix des hauts administrateurs des institutions d’éducation comme les universités et les boards d’éducation. 
Mais alors comment fonctionne ce système et par où commencer pour le réformer ?

Le philosophe grec Aristote aurait dit : « Si vous voulez comprendre quoique ce soit, observer ses débuts et son développement. »


Commençons donc par se questionner: d’où vient l’école publique telle que nous la connaissons aujourd’hui.



A savoir : un établissement fermé qui peut regrouper plusieurs centaines voire des milliers d’enfants, des salles de classes pour une trentaine d’élèves, des chaises et tables individuelles ou doubles pour rester sagement assis toute la journée, des classes d’enfants d’environ le même âge, un enseignant adulte par classe, la cloche, la récréation, les examens standardisés, les longues vacances d’été...?

Qui a dit que l’éducation devait se produire dans un établissement fermé appelé l’école, qui ressemble étrangement à une usine ou à une prison, avec des classes (ou cellules), où les enfants doivent apprendre à rester assis de longues heures tous les jours comme dans des usines ou des bureaux d’administration, et être libérés par une sonnerie pour se déplacer librement dans un espace fermé comme dans une prison?

Ne vous êtes vous jamais posé la question comment en sommes nous arrivés à ce genre d’instruction industrielle ?

Les origines de ce modèle d’éducation semblent remonter au système d’éducation prussien du début du 19ième siècle !

Après la cuisante défaite de l’armée de Prusse par l’armée française de Napoléon Bonaparte lors de la bataille de Iéna en 1806, la Prusse, sous Frederick William III (1770-1840), décide d’entreprendre un grand chantier de reconstruction de son système d’instruction et de formation à l’échelle de la nation, pour former une armée de soldats déterminés et d’ouvriers travailleurs, dociles et facilement modelables aux nouveaux besoins de l’industrie, de l’administration et de l’armée.


Si d’un côté le système éducatif avec l’école forcée a le crédit d’apprendre à la population à lire, écrire et compter, il constitue d’un autre côté un moyen d’endoctrinement par excellence, efficace en ce qui a trait à rendre dociles les masses populaires, à l’uniformisation de la pensée et à la dépendance intellectuelle et affective des jeunes.

Il ne faudra que quelques années à la Prusse pour monter une armée redoutable qui reprendra sa revanche sur l’armée française, et plus précisement en 1815 lors de la bataille de Warterloo. Les grandes puissances du monde développent alors une fascination pour le modèle Prussien.

Certaines composantes de ce système d'éducation ont servi de modèles pour les systèmes d'éducation d’un certain nombre de pays industrialisés comme les Etats-Unis, le Japon ou la France.

Le système prussien a institué la scolarité obligatoire, une formation spécifique pour les enseignants, des tests standardisés à l’échelle nationale pour tous les élèves (utilisées pour classer les enfants en vue de la formation professionnelle destinée), un curriculum national conçu pour chaque niveau et une maternelle obligatoire.


L’élite au pouvoir en Prusse a ainsi tenté d'inculquer l'obéissance sociale chez les citoyens par le biais de l’endoctrinement. Chaque individu doit être convaincu, au plus profond de son être, que le dirigeant de la nation est juste, que ses décisions sont toujours bonnes, et que lui l'obéir totalement est une affaire primordiale.


Le but de ce système était d'inculquer la loyauté à la Couronne et à former des hommes pour l'armée et la bureaucratie. Une série de décrets a instauré clairement et pour la première fois que l'éducation est une tâche de l'Etat. Cette évolution a finalement culminé en 1763, lorsque Frédéric II a rendu obligatoire la scolarité pour tous les enfants âgés de 5 à 13 ans.




Le travail du philosophe français Victor Cousin, «Rapport sur l'état de l'instruction publique en Prusse" semble avoir grandement influencé la conception des systèmes d’éducation en France et dans d’autres pays européens.

En 1840, Horace Mann prend la tête du premier Board de l’Education dans l’Etat du Massachusetts  En grand admirateur du modèle prussien, il effectue une visite en Prusse pour étudier son système d’éducation en 1843.

A son retour il publie le célèbre 8ième Rapport dans lequel il loue les prouesses du système prussien qui a réussit à produire en peu de temps une armée et une industrie puissantes.

En 1852, Horace Mann joue un rôle déterminant dans la décision d'adopter le système éducatif prussien dans l’état du Massachusetts1, puisque cet état adopte peu de temps après, en 1852, la 1ère loi en Amérique du Nord qui rend l’école forcée à tous les enfants de l’état du Massachusetts

Les autres états américains suivront l’un après l’autre en commençant par l’Etat de New York qui crée plus d’une dizaine de grandes école publiques.

Au début du 20ème siècle, et plus précisément entre 1906 et 1920, Edward Thorndike et John Dewey du Columbia Teachers College et leurs alliés parmi les grands industriels, comme John D. Rockerfeller capitaine de l’industrie pétrolière et Andrew Carnegie le baron de l’acier, et les grands financiers comme J.P. Morgan, influencent le développement des écoles publiques et de leurs curriculums à travers leurs fondations privées. A travers ces fondations,  ils influencent le choix des haut administrateurs des boards de l’éducation et des universités, et investissent dans le développement de l’école publique et dans la psychologie éducationnelle plus que l’état américain lui-même.

Edward Thorndike écrit dans son essai publié au Columbia Teachers’ College en 1911 : ''Les écoles doivent servir d’ « instruments d’évolution gérée, établissant les conditions d’un élevage sélectif avant que les masses ne prennent les choses en main''.

Les tests standardisés devraient se charger de la séparation et de la sélection des jeunes pour les différentes destinations de carrières.


Depuis le tout premier rapport publié par le Conseil de John D. Rockefeller, on retrouve une citation de la mission première du grand projet de l’école publique obligatoire: 
«Dans nos rêves, les gens se livrent avec une docilité parfaite à nos mains pour être modelés. Nous allons organiser les enfants et leur enseigner d'une manière parfaite les taches que leurs pères et mères font d'une manière imparfaite ".













Un système d’éducation est par définition un système, composé de plusieurs acteurs ou parties prenantes, qui sont interdépendants. Pour le changer efficacement, il faut donc envisager une approche systémique, qui vise d’abord à identifier tous les acteurs principaux du système ainsi que les intéractions entre ces acteurs.

Si on ne devait choisir de changer qu’un seul acteur sur lequel agir en priorité pour transformer un système d'éducation, lequel choisirions nous?

Le professeur, est bien évidemment l’acteur de l’interaction la plus directe et la plus prolongée avec les jeunes. Un très bon professeur, grâce à sa pédagogie trouvera le moyen de transformer et d’enrichir l’apprentissage des jeunes même s'il a en main un mauvais curriculum. En revanche, un mauvais professeur ne peut délivrer une éducation de qualité même s’il possède un très bon programme d’enseignement. La qualité du professeur s'avère ainsi plus importante que la qualité du curriculum.

http://en.wikipedia.org/wiki/Prussian_education_system

Comment donc s’assurer d’avoir la meilleure qualité de professeurs ?
  1. 1-  Il faudrait d’abord que cette fonction noble qui prépare les futurs citoyens soit très valorisée et très bien payée, afin d’attirer les meilleurs compétences vers ce métier.  

  2. 2-  Il faut aussi que ces professeurs puissent bénéficier d’une haute qualité de formation à l’école de formation des professeurs, pour les préparer à utiliser les meilleures approches pédagogiques pour l’éducation des enfants, comme l’apprentissage expérientiel, la motivation des jeunes à l’acquisition de savoir, l’apprentissage par le questionnement et la conversation, à coacher et accompagner les jeunes dans leur développement...L'admission aux écoles de formation des professeurs doit être extrêmement sélective pour ne garder que les personnes qui possèdent une passion pour l'éducation et de solides valeurs morales. 

  3. 3-  On peut aussi prévoir pour assister ces professeurs de modules d’éducation en ligne de qualité. Les meilleurs professeurs pour chaque matière et pour chaque niveau peuvent être sélectionnés à l’échelle du pays pour effectuer un enregistrement vidéo de leur cours, qui peut être ensuite projeté dans les classes à travers le pays (ou à travers le monde).  Le professeur présent dans la salle de classe pourra se concentrer sur la facilitation de discussions autour du sujet présenté et répondre aux questions.

  4. 4-  Des jeux vidéos excitants pourraient aussi être développés pour faire acquérir aux jeunes les contenus pédagogiques de manière ludique et plus attractive.

  5. 5-  Les professeurs doivent être évalués par les élèves, et ces évaluations doivent impérativement être prises en considération dans le renouvellement de leur contrats (une pillule nécessaire à faire avaler aux syndicats des professeurs, car elle constitue une des garanties les plus importantes pour maintenir un système d’éducation de qualité qui accomplit véritablement sa mission dans la société). Aucun compromis ne doit être admis quand à la qualité de l’éducation que doivent recevoir les jeunes, sinon c’est toute la société qui va en souffrir.

  6. 6-  Au lieu d’avoir une multitude de professeurs pour les plus jeunes, il serait peut être aussi pertinent d’envisager un accompagnement d’un seul professeur sur plusieurs années pour favoriser une meilleure stabilité émotionnelle des enfants et un meilleur rapport de confiance avec le professeur.
Enfin posons nous la question : Quel curriculum et quelle pédagogie devrait-on adopter?

Le professeur doit d’abord avoir conscience que son objectif premier n’est pas de livrer tout le programme et s’assurer que les jeunes aient de très bonnes notes aux examens. Si c’est le cas, le professeur serait tenté de vite livrer le programme en martelant les informations, et en s’assurant que les élèvent fassent des exercices qui se rapprochent de ceux qui leur seront servis aux examens pour avoir les meilleures notes.

L’objectif premier du professeur doit être puisé dans les objectifs fondamentaux de l’éducation énoncés plus tôt, à savoir :
  1. 1-  Développer des personnes dotés de solides valeurs morales,
  2. 2-  Développer des citoyens responsables
  3. 3-  Aider les jeunes à découvrir leurs talents et à les nourrir pour qu’ils contribuent 
    au mieux au progrès de la société 
Le professeur doit ainsi considérer son rôle comme un accompagnateur et non comme une figure d’autorité omnisciente

Il doit gérer la classe par le questionnement et non vouloir la contrôler par l’exercice d’une autorité qui instillerait l’obéissance par la peur chez les jeunes. 
Les jeunes doivent cultiver le respect des autres mais définitivement pas la peur. 
Il faut donc former le professeur à comment gérer la classe par le comportement exemplaire et l’encouragement des bonnes pratiques chez les jeunes, plutôt que d'avoir recours à l’intimidation et la punition. Ces abus de pouvoir par les professeurs peuvent avoir des conséquences ravageuses sur la psychologie et le développement des jeunes.

Aucune tolérance ne doit être admise dans ce sens. Pourquoi pas même évaluer la possibilité de mettre des caméras dans les classes pour veiller à ce que ces comportements destructeurs ne s’installent pas. Après tout, avons nous plus chers que nos enfants qui construirons notre société de demain?

Toujours dans ce qui a trait à la pédagogie et aux curriculums, les études récentes en neuro- sciences et en psychologie cognitive-comportementale semblent indiquer que le savoir est mieux acquis par l’apprentissage expérientiel plutôt que par l’apprentissage déductif. 
L’apprentissage déductif est le plus répandu et consiste en la présentation de la théorie d’abord et faire ensuite une multitude d’exercices d’application.

L’apprentissage expérientiel consiste en revanche à démarrer l’apprentissage par d’abord une exposition des jeunes à un phénomène observable et une activité pratique qui illustre les concepts d’apprentissage à maitriser, et une invitation à réfléchir dessus. Ce n’est qu’après avoir réfléchi et discuter sur le phénomène d’étude que les théories sont présentées afin de mieux le comprendre et de résoudre les problèmes afférents.

Le professeur doit aussi guider la réflexion et l’apprentissage par le questionnement et la conversation. C’est ainsi que l’intellect des enfants semble se développer le plus rapidement.

Pour pouvoir donner le temps à ces approches d’apprentissage expérientiel et à la discussion, il est nécessaire d’alléger le curriculum des matières et des contenus les moins importants dans l’atteinte des objectifs fondamentaux de l’éducation mentionnés.

Il faut aussi varier les apprentissages. Pourquoi rester braquer toute une heure sur une même matière. Pourquoi ne pas envisager 15 mins par matière par exemple pour les plus jeunes, dont le temps d’attention est très court. Bref il faut favoriser les exercices pratiques et amusants, et la variété de présentation de ces sujets.

Les devoirs à la maison doivent être aussi très légers pour laisser aux parents et aux enfants le temps de discuter ensemble, car la conversation avec les adultes est un des moyens les plus efficaces pour que les enfants puissent développer leur intellect. Pourquoi pas alors proposer comme devoirs des conversations avec des camarades, avec les parents ou avec des professionnels.

Les parents peuvent ainsi poser la question à leurs enfants : Qu’as-tu appris aujourd’hui ou encore : Quelles questions as tu posé en classe?

Pour pouvoir mettre en œuvre adéquatement ces nouvelles approches pédagogiques, il faudrait déjà alléger les curriculums, et enlever des matières qui ne versent pas de manière significative dans les grands objectifs de l’éducation, de même que réduire les l’excédent d’exercices d’applications et leurs variantes non-nécessaires.

Il s’agirait aussi d’axer sur les sciences humaines, et la compréhension de comment les humains et le monde fonctionnent : la psychologie, l’histoire, la sociologie, la géopolitique... Il faut aussi mettre en place des activités pour identifier les jeunes qui ont la fibre scientifique, ceux qui aiment les métiers techniques et leur fournir des expériences professionnelles pratiques sous forme de stages.


Il faudrait aussi mettre en place des activités humanitaires et écologiques qui offriraient aux jeunes des opportunités de servir les plus démunis pour qu’ils développent une certaine responsabilité sociale et puissent sentir que cela apporte une plus grande satisfaction et un plus grand bien-être que de se servir de manière égocentrique, et de ne penser qu’à consommer les biens superflus à la mode.

L’éducation et le développement des talents

Le système d'education doit aussi aider les enfants à découvrir leurs talents et leur offrir des opportunités de les nourrir par le savoir et le savoir-faire.
L’institut Gallup en partenariat avec celui qui est considéré le père de la psychologie des forces: Donald Clifton, ont identifié 34 thèmes de talents qu’on peut retrouver chez les personnes. Ces facilités naturelles à accomplir certains types de tâches peuvent, lorsque découvertes, favoriser le développement des vocations.
Il est important d’aider les enfants à découvrir leurs talents et leur vocation à travers différents types d’activités.

De nouveaux modèles d’école : Le Cas de Sudbury Valley School



Des systèmes d‘éducation comme celui de Finlande sont définitivement à étudier, mais peut être encore plus révolutionnaire est l'exemple de la Sudbury Valley School, dont le modèle a été reproduit dans des pays comme le Japon, le Canada, la Belgique, l’Allemagne et Israel.

Sudbury Valley School est une école pas comme les autres. Fondée en 1968 à Framingham dans l’état du Massachussets, à Sudbury Valley School, chaque étudiant décide comment occuper son temps, et l’apprentissage est basé sur son effort personnel, ses intéractions et ses expériences avec les autres, plutôt qu’à travers des classes traditionnelles et un curriculum standardisé.

Les étudiants ne sont donc pas obligés d’assister aux cours, mais choisissent eux mêmes les matières qui les intéressent, et prennent les décisions les plus importantes lors de Conseils dans lesquels des étudiants de tous ages sont représentés et sont majoritaires par rapport aux professeurs. 
Ces conseils décident de qui sont les professeurs pour lesquels les contrats seront renouvelés, mais décident aussi sur le choix des diférents fournisseurs, et tranche dans les situations de manquements au règlement. Bref, il s'agit d'une école menée par les enfants, qu’on responsabilise dès le plus jeune age, qui cotoient et apprennent des enfants plus agés. Plusieurs coins d’apprentissage sont aménagés un peu partout sur le campus et plusieurs types de moyens et intruments sont mis à disponibilité des étudiants pour l'experimentation et l'apprentissage.

Aujourd’hui, il existe plus de 35 écoles dans le monde fondées sur le modèle Sudbury, aux Etats Unis, Canada,  Danemark, Japon, Hollande, Belgique, Allemagne et Israel. Ce modèle d’école privée, qui reçoit des jeunes de 4 à 19 ans, est construit sur 3 principes fondamentaux : la liberté dans l’éducation, la gouvernance démocratique et la responsabilité personnelle.

Est-il si dramatique qu’un enfant soit tellement passionné par les jeux vidéo qu’il veuille en faire une carrière? Et que dès le jeune âge il décide de se former sur les technologies de production de jeux vidéo, de graphismes, d’infographie et d’animation? 
Aujourd’hui n’avons nous pas des jeux éducatifs qui permettent aux enfants d’acquérir des savoirs de manière plus ludique et plus poussée que les manuels scolaires ?

L’éducation en ligne: pour démocratiser une éducation de qualité plus abordable, et plus personnalisée.

Les écoles virtuelles en ligne commencent à apparaître en offrant des curriculums reconnus et des contenus pédagogiques plus attrayants, utilisant des vidéos et animations, des jeux et des simulations. Les enfants peuvent étudier les modules d’apprentissage à leur rythme dans une approche ludique et plus excitante.
Une idée serait aussi de leur offrir un accompagnement selon les matières par des jeunes plus âgés et véritablement passionnées par ces matières (1 à 10 élèves par groupe par exemple), ce qui créerait aussi des emplois pour les étudiants universitaires qui ont une vocation pour l’enseignement. L’accompagnement sera plus personnalisé et plus motivant pour les élèves, que celui d’un professeur pour une trentaine d’élèves.


En résumé

Réinventer un système d’éducation est avant tout une décision politique qui doit être prise en concertation par l’ensemble des acteurs de la société.


C’est pourquoi une liberté politique est d’abord nécessaire, pour s’assurer que nos représentants élus démocratiquement servent bien les intérêts de la population et non seulement celle d’une élite dirigeante. A défaut de quoi, les citoyens peuvent les démettre de leurs fonctions et en élire d’autres qui agiront dans le meilleur intérêt de tous les citoyens.

Il faut s’accorder ensemble sur les types de citoyens que nous voulons produire à travers ce système d’éducation.

Il faut dresser une représentation systémique des acteurs de l’éducation, pour opérer un diagnostic précis qui tienne en compte les interdépendances entre les différentes parties prenantes du système.

Il faut enlever la bureaucratie du système d’éducation pour assurer sa flexibilité d’adaptation aux nouveaux contextes de l’environnement.

Il faut enfin revaloriser le métier de profésseur, lui assurer une formation de qualité, et montrer  une grande sélectivité dans l’accès à ce noble métier, extrêmement critique pour la société d'aujourd'hui et de demain. 

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